Silence radio

Le modèle d’habitude ne parle pas. Cette fois, on va l’entendre. Le modèle vivant immobile va entrer en danse.
« Tu dansais ? Non, je danse encore. » Une femme se prépare. Elle s’habille de sa peau pour se mettre au travail. Une femme va poser. Et penser. Penser dans l’immobilité active de la pose. Elle est modèle. Un homme cherche à la saisir au-delà de ses contours, à la représenter sur une toile. Leurs voix se mêlent et s’emmêlent, se répondent.
Ce qui se joue entre le peintre et le modèle, ce qui est en jeu, c’est une relation dans la création artistique tout à fait singulière et chargée de stéréotypes. À travers elle, à travers cette relation qui se noue poétiquement dans l’espace de la scène et dans le temps de la pose, je souhaite célébrer la relation humaine par le prisme des arts en présence : poésie, peinture, danse.
Silence Radio est une tentative poétique qui cherche dans le rapport viande-être à esquisser des bribes de la vie intérieure commune à tous et à chacun, dans leur radicale nudité.
« si c’est pas pour dire / c’est pour quoi / la machine à rien avance / défaire s’refaire / une santé / tiens elle est bien bonne celle-là »
« Tous les jours c’est Silence Radio / je me demande si / on ne pourrait pas faire comme / et puis après ça ferait quoi / ça peut pas faire de mal / même si / ça serait tout comme / tout comme contre / même pas en rêve »